Bonjour,
La Commission National Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) a publié le 9 avril dernier son rapport sur la Lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie pour l’année 2014.
Vous trouverez ci-dessous quelques passages du résumé du rapport sur le racisme anti-Roms qui est qualifié de « répandu et virulent » en France (voir le communiqué de presse ici : http://www.cncdh.fr/sites/default/files/cncdh_-_essentiels_rapport_racisme_2014.pdf).
La version longue du rapport est disponible ici : https://fr.scribd.com/doc/261338972/Le-rapport-de-la-CNCDH et le chapitre 4 relatif à la persistance des préjugés anti-Roms se trouve en pièce-jointe (9 pages).
Cordialement,
--
Manon Fillonneau
Déléguée générale
Collectif National Droits de l’Homme Romeurope
59, rue de l’Ourcq - 75019 Paris
+33 (0)6 68 43 15 15
manon.fillonneau@romeurope.org
www.romeurope.org
Un racisme exacerbé à l’encontre d’une minorité méconnue : Les populations roms en France concentrent un racisme répandu et virulent, croisant différents univers de préjugés :
Des stéréotypes propres au statut de migrant : les populations roms en France sont souvent enfermées dans une représentation figée d’un groupe ethnique qui serait homogène, exclusivement nomade, dépourvu de tout mécanisme d’ascension sociale, bénéficiaire abusifs des prestations sociales, et n’ayant pas vocation à s’installer, ni à s’intégrer.
Le rejet de la précarité sociale : la perception négative des Roms tient également à une association à la misère, à l’insalubrité, et à la mendicité. Entre racisme culturel et racisme biologique : le racisme anti‐Roms s’exprime à la fois par un rejet de la différence culturelle comme menace à l’ordre national, mais aussi par référence au racisme biologique, avec une assimilation des populations roms à un groupe inférieur, pouvant aller jusqu’au déni d’humanité.
Entre racisme culturel et racisme biologique : le racisme anti‐Roms s’exprime à la fois par un rejet de la différence culturelle comme menace à l’ordre national, mais aussi par référence au racisme biologique, avec une assimilation des populations roms à un groupe inférieur, pouvant aller jusqu’au déni d’humanité
Des préjugés institutionnalisés, à l’origine de violations des droits fondamentaux
La différence comme justification systématique à l’impossible intégration : le discours public tend à justifier l’échec d’initiatives d’intégration par la seule attitude des bénéficiaires : on questionne dans une moindre mesure la pertinence des démarches de diagnostic et de suivi ou encore le caractère adapté des solutions proposées et des moyens alloués. Plutôt qu’une ligne politique directrice ferme visant la résorption des bidonvilles par l’intégration, c’est une approche répressive qui reste malheureusement privilégiée : les évacuations forcées des Roms étrangers entrainent une situation d’errance organisée (elles ont concernées 8 455 personnes en 2011, 9 404 en 2012, 19 380 en 2013 et 13 483 en 2014).
Les discriminations et la violation des droits fondamentaux comme première conséquence du racisme : la banalisation des préjugés anti‐Roms n’épargne pas les agents de l’État. Lorsque les idées reçues viennent orienter l’action publique, elles peuvent entraver l’accès aux droits et faire obstacle à l’intégration. Ainsi, encore trop de familles se voient discriminées et privées de leur droit à la sécurité, à la santé, à l’éducation et à la formation, à l’accès aux soins et à la libre circulation.